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Ascension du Huayna Potosi (6088m) et Nevado Sajama (6552m)

Huayna Potosi

camp de base huayna potosi
Photo : Vue du camp de base du Huayna Potosi : la longue montée au camp d'altitude nous attend...
La montée au camp d'altitude n'est pas de tout repos: 400m de denivelée avec plus de 20kg sur le dos, pour arriver à plus de 5000m d'altitude.
Nous sommes bien acclimatés car nous mettons 1h30 contre 2h à 2h30 que mettent les autres en général. Nous "posons" la tente sur les roches du camp. C'est la neige qui nous attend pour la première fois depuis le début de ce voyage, ce qui pourrait compromettre l'ascension.


Camp d'altitude du Huayna Potosi.(5400m) : poser la tente sur ces pierres, au vent et dans le brouillard n'est que plasir!camp d'altitude
Toutefois, vers minuit, les étoiles et la lune aparaissent. On ne trouve pas spécialement le sommeil. Réveil vers 4h, depart sur le glacier 4h30, 2h après toutes les autres cordées qui tiennent à faire la course de nuit. Le chemin est bien visible (fréquentation oblige...). Au loin, nous distingons les lumières de la Paz...au bout de deux heures nous atteignons une échelle fixe (...branlante...) pour franchir une importante crevasse. On arrive alors sur la crête, au moment du lever de soleil, avec une somptueuse mer de nuage rougeoyante, qui disparaîtra vite, alors que le soleil monte.sommet du sajama
Depuis la pente sommitale, vers 6000m : une vue sur la mer de nuages qui recouvre une partie de la Cordillera.
Nous nous dirigeons alors vers la pente sommitale (200m de denivelée à 50 degrès), ultime difficulté de la course... Bruno découvre les pentes à 45° et se régale, dans des conditions de glace pas mauvaises.

¡ Cuuuuuuuuuuuumbre !

vue panoramique du sommet du Huayna potosi

Quelques heures plus tard, nous posons le pied sur ce sommet, qui est notre premier 6000 ! Vue a 360 degres sur la Cordillère, La Paz... Couleur du ciel unique, soleil aveuglant. La descente se fera en douceur et sans histoires. Nous n'avons pas souffert de l'altitude, et c'est tant mieux pour le Parinacota, notre prochain objectif à 6300m !

Sajama


lamaRencontre habituelle dans l'altiplano...
Après s'être bien reposés, nous préparons la suite du périple: départ pour Sajama le 19 au matin, ascension prévue du Parinacota en 2 à 4 jours.
A midi, déjeuner dans un marché de la Plazza San Francisco, ou nous sympatisons avec Lucy, qui nous prépare une délicieuse salade de fruits, et sa fille Monica qui veut devenir danceuse de Pena. Je passe l'après-midi avec elle à découvrir quelques quartiers de la ville, à apprendre les multiples danses locales, et rencontrer ses amis, d'une gentillesse toute bolivienne; pendant ce temps Bruno achève les préparatifs. Adieux avec Valerie, chacun va continuer de son coté. Nous ne devrions pas revenir a La Paz avant quelques temps, apres notre périple dans le sud.
Deux jours sous la neige...
Nous embarquons donc le 19 tôt dans la matinée pour le bus qui doit nous conduire à Sajama. Je dis qui doit, car en fait nous nous retrouvons quleques heures plus tard abandonnés au milieu de nulle part, dans un paysage désolé, couvert de neige, à 12 km de Sajama, ce village de pas plus d'un miller d'âmes. Nous sommes seulement quatres à être descendus à cet "arrêt", le bus continuant pour Arica, au Chili.

Nous trouvons un peu par magie un 4x4 pour nous rendre au village. Bon, l'idée de partir tout de suite pour le camp de base du Parinacota n'étant pas sûre, au vu des conditions météo, nous prenons une chambre dans le village, à un euro la nuit on ne va pas se ruiner ! Pour vous situer un peu: une piece avec le sol en terre, une unique bougie pour lumière et chauffage, une température oscillant entre +3 et -6 degrés à l'interieur (4250m d'altitude), un robinet dehors qui peut faire office de douche quand il n'est pas gelé...(en fait, il n'y a pas de douches dans le village). C'est un peu rude mais ça a "un cachet fou"! Que faire en attendant? Marcher un peu pour se réchauffer, et dénicher des sources chaudes par exemple, 5km au nord!

Nous passons donc notre premier après midi dans des eaux à plus de 40 degrés alors qu'il neige sur notre tête!!! C'est le seul moyen d'avoir de l'eau chaude dans les 150km a la ronde... Dominant littéralement toute la région du haut de ses 6542m, le Sajama à moitié noyé dans les nuages sera notre panorama pour ces bains!lamas
Nous déciderons demain matin pour la météo et le départ pour le camp de base. Au repas du soir, nous rencontrons Matthias, un médecin alpiniste allemand, addepte du triathlon, qui cherche des compagnons pour le Sajama, le plus haut sommet de Bolivie, 6542m, voie coté AD (disons que ce n'est pas qu'une bosse de neige...!). Bon, bref, le lendemain, voyant que la météo ne nous est pas encore favorable, nous décidons d'attendre un ultime jour pour faire le Sajama avec Matthias, qui a vu ses potentiels compagnons de cordée définitivement abandonner l'idée. Nous faisons avec Matthias un "petit" 5000 pour faire des globules, suivi d'un inévitable bain aux sources. Que dire d'autre? Disques boliviens qui passent en boucle à notre cantine (à noter que l'unique vrai version de la Lambada est bolivienne), une tablée de norvégiens qui poussent la chanson en fin de repas, ainsi que des déclamations qui resterons à jamais inconnus a nous, étrangers à cette langue si ... froide! Un bolivien partage notre table: c'est l'animateur de la radio local, qui nous explique un peu les meurs boliviennes, notamment sur l'école et les multiples idiomes de Bolivie.
Il faudra se souvenir aussi de l'unique plat possible et existant à Sajama: le steak de lama, bien dur si possible, avec du riz sans aucun goût... et le neon 5 watt qui fait une petite lumière blafarde... et ce froid perpétuel absolument partout... Mais c'est plus des vacances ça! Le lendemain, réveil sous un grand soleil, les nuages ont trépassés sous notre patience! Rien que de voir cela, on oublis ses petits bobos, et on se sent l'envie d'en mettre un grand coup...


Ascension du Nevado Sajamadevant le volcan
Photo : Camp de base (4800m) du Nevado Sajama. Derrière nous, 1700m de dénivelée nous attendent. Les falaises sur le haut font près de 900m de hauteur !
Le 21 juillet au matin, nous partons donc pour la première des trois étapes qui nous attendent pour l'ascension du plus haut sommet de Bolivie (6542m).
Il faut préciser qu'un match de foot entre deux équipes de guides locaux (de Sajama et La Paz) a été organisé en 2001 au sommet du volcan Sajama. Ils sont fous ces boliviens... La première étape nous conduit au camp de base à 4800m soit 550m de denivelee. Pas de difficultés particulières d'autant plus que deux mules portent notre lourd chargement. Nous rencontrons de nombreuses vigognes dans un paysage plutôt désertique. A la mi-journée, nous arrivons sur un large plateau qui constituera notre premier bivouac. Nous avons alors la surprise de retrouver deux suisses que nous avions rencontrés au sommet du Huayna Potosi. Eux aussi ont projeté l'ascension du Sajama. Après avoir planté la tente, nous partons grimper à 5000m sur les conseils de notre ami médecin Matthias afin passer une meilleure nuit a 4800m. De retour au camp de base, nous trouvons un groupe de brésiliens qui a prevu de s'envoler en parapente depuis le sommet du Sajama. Ils sont fous ces brésiliens... Vers 17h30, coucher du soleil oblige, repas qui nous rappelle étrangement ceux du trek du Condoriri puis position horizontale sous la tente.

Le lendemain, nous jouons les fainéants et des porteurs nous aident à porter notre chargement pour atteindre le camp d'altitude à camp d'altitude5680m. L'ascension est assez délicate car nous nous retrouvons assez rapidement dans un pierrier fortement incliné ou le sol se dérobe derobent sous nos pieds. Les porteurs sont impressionnants et vont presque aussi vite que nous avec 10 a 15 kilo de plus sur le dos. Au bout de 3h de grimpe, nous atteignons le camp ou règne un vent et un froid significatif -normal a 5680m. Nous posons la tente sur une petite plateforme -j'insiste sur le mot posons car les pierres ne tiennent que très peu- et nous partons gagner un peu d'altitude afin de respecter les consignes de Matthias.Repas vers 16h30 et nous essayons de nous endormir vers 18h.

L'ascension
Réveil a 1h pour la derniere étape du Névado Sajama. Cette fois, nous avons mieux dormi qu'au camp d'altitude du Huayna Potosi et c'est motivés que nous nous préparons a affronter les quelques 1000m de denivelée qui nous attendent. Dehors, le ciel est degagé, il fait froid et il y a du vent. L'Ascension debute a 2h30 par une pente raide composée de pierres et de terre sur laquelle nous avons quelques difficultés a persévérer.Au bout d'1/2 heure, nous atteignons le pied du glacier et nous devons chausser nos crampons. Nous nous trouvons alors trés rapidement devant un couloir de 200m de deniv. environ a 50 pourcents.Ce passage s'effectue assez lentement car il faut s'assurer sérieusement.Nous avons la surprise de croiser des personnes en sens inverse.Par la suite, nous apprendrons qu'il s'agit d'une partie du groupe bresilien qui ne s'est pas senti bien et qui a du renoncer au sommet. En haut du couloir, une arête rocheuse en semi-escalade sur 200m nous attend. Enfin, nous atteignons un dôme immense de 500m qui nous fait prendre conscience que le sommet n'est pas encore gagne.cone volcanique
Photo : L'ombre du cône volcanique au lever du soleil s'étend sur plusieurs dizaines de kilomètres!
(merci Matthias pour la photo!)

La première partie de ce dome est constituée de pénitents d'une cinquantaine de centimètres qui rallentissent notre evolution.Lorsque les pénitents s'effacent, nous sentons vraiment que nos forces sont diminuées en raison de l'altitude.Cette sensation est nouvelle : à l'arrêt nous nous sentons bien et en mouvement, les jambes flanchent rapidement.Le sommet est alors à 250m au dessus de nous. C'est avec beaucoup d'émotion que nous atteignons le sommet un peu avant 9h et sans mentir j'ai retrouvé les mêmes émotions que lors de mon arrivée au triathlon d'Embrun.
au sommet
Au fond, le Parinacota et le Pomerade, 200m moins hauts.
Sur le toit de la Bolivie, superbe vue évidemment car le ciel est degage et apres quelques photos, nous entreprenons la descente. Nous pouvons observer une instense lueur blanche venant de très loin vers le sud. Sur le moment nous ne réalisons pas que c'est évidemment le Salar d'Uyuni, à 300km de là ! En y repensant, l'altitude et la fatigue nous retirent quelques facultés. J'étais vraiment intrigué par l'immense ombre du cône volcanique pendant l'ascension, puis par cette lueur blanche au loin, sans pouvoir toutefois penser clairement à ce que cela pouvait être. Etrange !


Ci-dessous, début de la descente du dôme final, qui semble sans fin (merci Matthias once again, j'avais vraiment trop froid aux mains pour sortir l'appareil !). Le retour au village Sajama est long. C'est beau mais c'est long.Nous arrivons a 18h soit plus de 15 après le début de l'ascension.Repas et a 21h extinction des feux. descente

A suivre dans la partie 3/4 : En route vers le sud. Potosi, salar d'Uyuni et désert d'Atacama

 

   

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