[button link= »http://explore-photo.com/deux-semaines-seul-dans-le-sarek-presentation/ » style= »info »]Episode précédent : Présentation[/button] Départ du périple dans le Sarek à partir de Ritsem : dès les premiers instants, une nature magnifique, une lumière incroyable, près du majestueux Akka.
Dimanche 1er avril Ritsem – Akkastugorna – Lac Kutjaure / départ 15h – arrivée 20h / 20km / -10°C en journée -15°C le soir Le bus de Gallivare me conduit à Ritsem, où j’effectuerai le départ de ces deux semaines en ski… Dans le bus, un groupe de suédoises qui partent sur le chemin de la Padjelanta pour une semaine (chemin à l’ouest du Sarek). Il y a également Roger Johanson, seul comme moi, qui part faire une semaine dans le Sarek, et tenter un sommet. Au cours de la dernière heure défile sous nos yeux le lac de Akkajaure, grande étendue blanche glacée, alors que plusieurs averses de neiges et éclaircies se succèdent. J’ai vraiment choisi ça ? Partir seul dans ce vent, cette neige et ce brouillard… rude pour un départ ! Finalement, l’arrivée à Ristem en début d’après-midi, se fait sous un soleil éclatant, et un ciel pur nous accueille. De très bonne humeur, je prépare la pulka pour le départ, et fait rapidement glisser les skis sur la glace du Akkajaure. Avec Roger, nous avons décidé de faire trace commune pour les premiers jours, notre premier but étant de nous rendre à Mikka, au centre du massif du Sarek. Roger est un expérimenté du Sarek en hiver, pour y être venu plusieurs fois, seul ou accompagné. Immersion immédiate dans le paysage, qui est ici tellement différent de ce que je connais des Alpes ! Tout est grand, blanc, glacé, épuré. Les 10 km de traversée du lac nous prendra un peu plus de deux heures, deux heures à contempler le Akka, face à nous, magnifique sommet qui domine le lac.
Nous longerons ensuite la rivière Vuojatädno. Difficile d’avancer sans regarder en permanence le Akka, magnifique dans la lumière du soir, avec des couleurs si profondes et douces. Le long crépuscule semble ne jamais finir ! Nous continuons jusqu’à ce que le manque de lumière nous dise qu’il est temps de faire le camp. Ça tombe bien, nous sommes arrivés près du lac Kutjaure, que nous traverserons demain, et l’endroit est magnifique, avec vue imprenable sur le Akka, le Gisuris… ! Le temps à chacun de faire son camp, de manger, boire, la nuit s’est installée, et la lune s’est levée dans un ciel toujours dégagé. Nous partons faire une promenade nocturne, ce qui deviendra une habitude tout au long de ce périple (si on veut voir des aurores boréales, il faut s’en donner les moyens : ce n’est pas dans la tente que l’on va en voir !). Bien joué, je vois petit à petit apparaître « ma » première aurore boréale au dessus du Akka… Quelle joie pour conclure une première journée qui m’en aura déjà mis plein les yeux !
Lundi 2 Lac Kutjaure – Kisuris – Sargavagge / départ 10h – arrivée 19h / 23km / -16°C à -7°C Réveil sous le soleil, et les arbres givrés. Nous descendons vers la rivière qui s’avère complètement infranchissable. Ce sera la dernière fois que je verrai et entendrai de l’eau couler pour quelques jours… Nous revenons donc sur le lac pour chercher la glace, en cherchant notre chemin entre les arbres de la forêt, où la poudreuse est évidemment plus profonde… Une fois le lac traversé, nous remontons vers l’Est vers Kisuris, puis dans l’idée de prendre la Roethesvagge pour rentrer véritablement dans le Sarek, nous nous orientons Nord Est selon les indications que j’avais trouvées. Mais le chemin n’étant pas assez direct pour Roger, on fonce vers l’Est… pour se retrouver rapidement bloqués par les ravins de la rivière venant du sud ! Deux erreurs d’orientation en une demi journée, pas mal pour commencer !
Ce n’est pas grave, on plongera vers le sud, un beau soleil nous montre le chemin, ainsi que deux rennes qui se débrouillent bien à courir dans la poudreuse ! C’est donc finalement par la Sierggavagge que nous rentrerons dans le Sarek. Soleil et vent de face, je fais la trace dans une poudreuse lègere. On passe un camp d’éleveurs de rennes, inhabité en cette saison : seules les structures restent pendant l’hiver. Je continue jusqu’à être épuisé par ce vent de face. On monte la tente sous les derniers rayons de soleil, la barbe encore gelée par le souffle de l’effort.
La balade du soir n’aura pas laissé voir des aurores, mais d’étranges lumières comme venant de sous la neige : ce sont en fait les nuages qui laissent passer comme des puits de lumières de la pleine lune. Mardi 3 Sargavagge – Roetesvagge – Mikka / D: 11h – A: 20h / 20 km / -20°C à -7°C Le majestueux Nijak nous montre le chemin pour les premières heures. Je trace dans la poudreuse légère tombée dans la nuit. Nous rejoignons finalement la Roettesvagge après deux heures. Durant tout l’après-midi, nous allons nous enfonçons dans le Sarek, entouré de ses sommets les plus hauts : Stortoppen, Sydtoppen, Mikkajahkka. Les nuages nous rattraperons, donnant de très belle lumières, le temps de monter la tente. Rapidement le vent de lève, la neige tombe.
Durant la nuit, le vent aura bien soufflé, et je me rendrai compte la neige rentre dans l’abside par une petite ouverture… la pulka que j’ai placée à l’intérieure de l’abside est en partie recouverte de neige ! Bon, on ne m’y reprendra pas à laisser des ouvertures ouvertes quand sa souffle sérieusement !
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