Dans quelques semaines commencera notre expédition dans l’arctique canadien : en Avril cap avec Manu
sur la Terre de Baffin (Baffin Island) dans le Nunavut, à l’extrême nord du Canada. Des paysages de glace nous attendent : à commencer par la banquise, les nombreux glaciers, et la calotte glaciaire de Penny, la plus grande étendue glaciaire en dehors de l’Antarctique et du Groenland.
Nous prévoyons une traversée en 22 jours d’autonomie totale, en terrain essentiellement glaciaire, en partant de la banquise, en essayant d’atteindre le point culminant de la calotte glaciaire, et peut être d’admirer l’une des plus belle montagne du monde : le mont Asgard. Les températures pourront atteindre -30°C en journée.
Le Nunavut et la Terre de Baffin
Qikiqtarjuaq et Pangnirtung, nos points de départ et d’arrivée, sont 2 petits villages de quelques centaines d’habitants. Les habitants, des inuits, y sont autonomes depuis la création du Nunavut en 1999. En dehors de ces deux villages, aucune habitation sur les 200 à 300km de notre itinéraire.
Les températures rencontrées en journée seront de l’ordre de – 20°C à -30°C début avril au niveau de la banquise. Probablement un peu moins sur la calotte… Néanmoins, la région subit très fortement le dérèglement climatique : d’après des études récentes, la surface de la calotte de Penny se réchaufferait plus que n’importe quelle autre région arctique. De façon générale, l’arctique canadien est l’une des zones, si ce n’est la zone la plus touchée par le phénomène. La conséquence est que la banquise est libre un mois plus tôt qu’il y a seulement quelques décennies, impactant par exemple la vie des inuits et leurs déplacements sur la banquise, et surtout l’ours polaire, qui voient la période où ils peuvent s’alimenter fortement réduite, mettant en grand péril celui qui est au sommet du réseau trophique.
Itinéraire prévu
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- Départ d’Ottawa le dimanche 5 avril, arrivée à Qikiqtarjuaq (Broughton Island) en soirée si la météo est avec nous.
- Le lundi 6 avril nous nous ferons déposer dans le fjord du Couronnement, avec nos pulkas, 150kg de matériel et 24 jours de nourriture.
- Le premier défi sera de trouver un chemin sur le front du glacier (un mur de quelques dizaines de mètres de hauteur) et de hisser notre chargement à la surface de celui-ci. Il est possible que cela prenne la journée.
- Nous attend ensuite la remontée du glacier du Couronnement sur près de 50km, afin de prendre pied sur la Calotte de Penny,
vaste étendue glaciaire, qui culmine à 2000m d’altitude. - Après 8 à 12 jours si tout va bien, nous redescendrons au sud de la calotte de Penny, par le glacier Norman pour découvrir le centre de l’île. Si la météo est avec nous, nous irons à la rencontre d’un géant granitique : le mont Asgard, qui possède parmi les plus belles parois verticales au monde.
- Selon l’état des glaciers et le temps restant, nous irons soit plus au sud en suivant le glacier Rundle puis les montagnes Tupek et Têtes des Cirques , soit plus directement en suivant la rivière gelée Weasel dans la vallée principale. Nous rejoindrons dans tous les cas par la banquise notre point d’arrivée : Pangnirtung.
- Le retour à Ottawa se fera normalement le lundi 27 avril.
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Difficultés attendues
Il faut garder en tête que l’imprévu sera partie intégrante de l’expédition. Si nous avons la solution de « repli » dans la vallée principale (Weasel River) en cas de ralentissement ou problèmes, nous n’aurons d’autres choix que de rester totalement autonome durant toute l’expédition. En cas d’incident sérieux il faudrait plusieurs jours à un hélicoptère pour venir.
La vitesse de progression dépendra de la neige, de la difficulté à trouver un bon chemin sur les glaciers, ainsi que la météo : les vents peuvent rendre la visibilité très faible par effet de chasse-neige, le white-out peut même nous obliger à rester quelques jours dans la tente.
Le terrain pourra être technique à certains endroits, obligeant à hisser les pulkas et faire des manipulations de corde, des aller-retour… Il ne faudra pas forcément se fier aux kilomètres parcourus chaque jour. Les 20 à 25 km quotidiens de Laponie ne seront probablement pas à l’ordre du jour !
Le terrible Ursus Maritimus, l’ours polaire, ou encore Nanook des inuits, rode au printemps sur la banquise essentiellement. Nous suivrons au mieux les règles élémentaires pour éviter de l’énerver !
Matériel :
Nous essaierons de garder les ours polaires à distance: pour cela, nous emportons 2 tentes, pour pouvoir cuisiner à distance de là où nous dormons. Avec plus de 1000 ours polaires, nous allons faire de notre mieux ! La nourriture sera conditionnée hermétiquement dans des rations quotidiennes, le tout enfermé dans des bidons hermétiques également.
Deux panneaux solaires nous permettrons d’être autonomes en énergie, afin de ramener des images pour partager le mieux possible cette expérience, et assurer la communication et sécurité avec des balises satellites. (détails à venir) Le froid n’étant pas l’ami des batteries, nous espérons ne pas avoir de mauvaises surprises. Difficile en Europe de faire des tests en situation à -30°C !
Le matériel pour progresser sur glacier s’impose, alourdissant encore un peu plus nos pulkas… Cordes, baudriers, poulies servirons à notre sécurité, mais aussi à hisser les pulkas au front du glacier de Couronnement, et dans les passages les plus raids.
Le reste du matériel sera celui utilisé classiquement lors d’autres raids nordiques, avec une attention plus importante concernant la protection contre le froid : duvets -30°C, doudounes d’expédition et pantalon duvet.
Rendez-vous ici bientôt pour les dernières infos, et la page de suivi durant l’expédition.
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